- doublard
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⇒DOUBLARD, subst. masc.ArgotA.— Sergent-major, sergent-chef, grade immédiatement inférieur à celui d'adjudant. Un jour ils ont voulu me mettre de semaine aux prisonniers de guerre. J'ai dit au doublard : « si vous me foutez avec les Fritz, j'en crève un » (DORGELÈS, Croix de bois, 1919, p. 275).B.— Seconde femme d'un souteneur. Totor a une femme qui fait le dehors et un doublard en cabane (LACASSAGNE, DEVAUX, Arg. « milieu », 1948, p. 37). Ida contempla la chute de reins du doublard à son homme (LE BRETON, Rififi, 1953, p. 26).Étymol. et Hist. I. a) [1881 « gardien-chef dans une prison » (s. réf. ds ESN.)]; 1900 (NOUGUIER, Notes manuscr. Dict. Delesalle, p. 96); b) [1912 « sergent-major » (s. réf. ds ESN.)]; 1915 (Echo des Marmites, suppl. au n° 2 ds SAIN. Tranchées, p 38 : le doublard est ainsi surnommé à cause du double liséré qui anime discrètement chacune de ses manches). II. 1928 « deuxième femme d'un souteneur » (LACASSAGNE, Arg. « milieu », p. 77). I dér. de double (à cause du double galon de ces gradés); suff. -ard (cf. arg. double « maréchal des logis-chef » [1861 ds ESN.]; « gardien-chef, sergent-major » [1881 RIGAUD, Dict. arg. mod.]). II dér. du rad. de doubler; suff. -ard. Fréq. abs. littér. :3. Bbg. SAIN. Lang. par. 1920, p. 534.doublard [dublaʀ] n. m.❖♦ Argot ancien.1 Sergent-chef ou sergent-major. — Gardien-chef dans une prison.1 Mais alors, je n'arrive pas à comprendre. Je savais par les cuistots qu'il y avait une sortante et je pensais bien que tu biftonnerais (écrirais). Mais cet « amant », comme dit le doublard (…)A. Sarrazin, la Cavale, p. 205.♦ Au féminin :2 Je l'entends le chœur des filles qui se gèlent les fesses à guetter le client, pendant que bonhomme réveillonne au champagne avec une doublarde qui trouvera dans son soulier de Noël une feuille de route pour aller tapiner.Martin Rolland, la Rouquine, p. 16.
Encyclopédie Universelle. 2012.